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« Le pâturage tournant reste le pilier d « Le pâturage tournant reste le pilier de mon système »

Après la sécheresse de 2018, Didier Auclair éleveur, Pascale Pelletier, formatrice consultante « prairies et fourrages », et Olivier Melloux, de Sicaba, reviennent sur l’intérêt de gérer le pâturage (1).

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«Je vais lâcher mes vaches d’ici la fin du mois de mars-début avril, estime Didier Auclair, à la tête de quarante-cinq charolaises et cent vingt brebis, à Buxières-les-Mines, dans l’Allier. J’aurai suffisamment de stocks jusque-là, mais il ne restera plus rien dans le hangar. » L’exploitant n’a pas eu besoin d’acheter de fourrage supplémentaire (voir l’encadré). Chaque année, il réfléchit à l’organisation de son pâturage tournant pour ne pas gaspiller d’herbe et stocker pour combler les besoins des animaux pendant l’hiver. « Ceux qui programment au plus juste ont fait tourner leurs lots un peu plus longtemps l’été dernier et réalisé des économies, constate Pascale Pelletier. Ils ont quand même affourragé longtemps au champ, tant la sécheresse a duré. »

« Faucher même un hectare »

« Le contexte 2018 montre, qu’au printemps, il ne faut pas hésiter à sortir la faucheuse même pour 1 ha ou 1,5 ha quand la pousse est trop rapide, indique Pascale Pelletier. Ce sont de 3 à 5 t de matière sèche qui valent de l’or en hiver. »

Dès la fin de l’automne, Sicaba a organisé des réunions avec la formatrice pour explorer des solutions afin de s’adapter au contexte difficile. « Nous avons fait le bilan des stocks chez les exploitants présents, indique Olivier Melloux. Le déficit était d’environ 40 % par rapport à la moyenne décennale. Il était alors important de ne pas attendre la fin de l’hiver pour agir. » Un certain nombre d’exploitants ont économisé de la paille grâce à des plaquettes de bois, des cannes de maïs ou du miscanthus. Certains ont vendu leurs animaux maigres au lieu de les engraisser. Des bêtes pas toujours très bien finies ont été abattues. « Les répercussions vont se poursuivre en 2019. D’autant que les semis de nouvelles prairies n’ont pas pu se faire. Des semis sous couvert de céréales ou de méteil ont été tentés à la fin de l’année, ajoute-t-il. Il faudra être réactif ce printemps pour tirer parti au mieux de la pousse et saisir toutes les opportunités pour réaliser, éventuellement, des semis de dérobées.

 

(*) Lire La France agricole du 14 avril 2017, page 36.

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